Les élèves du Carré d'Art dansent Portes ouvertes du Parlement européen, 1er mai 2007 Strasbourg. chorégraphie irena tatiboit, photos grégoire obrycki, musique adrien dennefeld, texte ambroise perrin |
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Et pourtant
elle tourne, l'Europe ! Voilà 60 années que cette
Union s'est construite sur les ruines du nazisme et
aujourd'hui 1er mai dansent en ces journées Portes Ouvertes
au Parlement européen de Strasbourg les
élèves du Carré d'Art... |
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Les
drapeaux des nationalismes honnis se fanent dans le décor et
les pas de deux, comme la réconciliation
franco-allemande, investissent le colimaçon de marbre blanc.
Décolorées
et défraîchies,
les feuilles mortes bleues, blanches, rouges, noires, jaunes, rouges se
sont envolées ; |
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...et les
robes toupinent et virevoustent, blanches et transparentes comme la
lettre à hélice; les visiteurs imaginent
les députés graves et
dépités dévalent l'escalier et
s'émerveillent de la fraîcheur
de celles
qui les ont ce dimanche subrogé : quelles sont belles les
élèves osant les reflets dans un oeil
d'or. |
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Les 454,9
millions d'habitants de l'Union répondent par l'Ode
à la Joie qui carillonne jusqu'au fond
des allées, du pouvoir, des commissions
parlementaires, des groupes politiques, de la séance
plénière. |
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Le
Parlement est une immense cathédrale et les danseuses
d'irena Tatiboit sont l'essaim apodictique d'anges mythiques
qui les habitent. Treize fois dans l'heure le spectacle se
répète, sans heurts, bonheur, visiteurs. Sans
ascenseur ! |
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Les
scalènes sont épuisés, les scapulaires
glissent sur les épaules, les scarabées yesterday
les Beatles, les scaphandriers dans les mers de sueur, le
saint suaire
rassemble, rouge vif, un dernier ensemble de la
classe de
danse dans ce bel escalier, l'escalier les scarlatines les scaroles les
scarifiées car mal aux pieds malle au
trésor d'une si belle journée aux Portes ouvertes
sans chagrin du Parlement européen
déjà si tard guitare le Carré d'Art la
musique s'éteint c'était vraiment très
bien ! |